Álvar Núñez Cabeza de Vaca était né vers 1490, à Jerez de la Frontera, province de Cadix en Andalousie. Il quitta l'Espagne le 17 juin 1527 avec l'expédition commandée par Pánfilo de Narváez, nommé adelantado de la Floride. L'expédition toucha les côtes de Floride le 15 avril 1528, ayant perdu la moitié de ses effectifs par suite des tempêtes et de désertions. L'expédition connut aussi l'hostilité des indiens, et Narváez décida de renoncer et de revenir au Mexique sur des radeaux.
Tous les hommes, y compris Narváez, périrent, à l'exception de 4 survivants, Alonso del Castillo Maldonado, Andrés Dorantes de Carranza, Cabeza de Vaca et un esclave du nom d'Estebanico.
Commença alors, pour les quatre hommes, une marche qui durera 8 ans, de la Floride au Mexique par la Louisiane, le Texas, l'Arizona et le Nouveau Mexique. D'abord esclaves d'une tribu indienne, il furent sauvés par les talents de guérisseurs de Cabeza de Vaca, qui, par des prières, des impositions des mains, peut-être quelques connaissances médicales, parvenait à guérir les malades. Parvenant à fuir, ou accompagné par une tribu vers la tribu voisine où leur réputation les avait précédés, il se dirigèrent toujours vers l'ouest. Ils arrivèrent au Mexique en 1536.
Cabeza de Vaca rentra en Espagne en 1537, fit rapport à Charles Quint de ses aventures, (pubilées en 1542). Il demanda à être nommé adelantado de la Floride pour succéder à Panfilo de Narváez, mais le titre avait été donné à Hernando de Soto.
Il reçut celui d'adelantado du Rio de la Plata (capitulation du 18 mars 1540), où il partit peu après. Il débarqua avec une partie de la troupe sur la côte du Brésil actuel. De là, il marcha à travers la forêt jusqu'à Asunción, découvrant au passage les chutes d'Iguaçu. Son expérience de la Floride lui ayant appris le respect des indigènes, il eut avec eux de bons rapports, et fut toujours aidé dans l'expédition.
Il entra en conflit assez rapidement avec Domingo Martínez de Irala, qui avait fait l'intérim après la mort de Juan de Ayolas, et qui ne partageait pas ses vues sur la manière de traiter les indiens. Cabeza de Vaca était d'ailleurs chargé de faire appliquer les Leyes Nuevas de 1542 qui avaient considérablement modifié, sous l'influence de Las Casas, le système de l'encomienda, et qui avaient été l'une des causes du soulèvement de Gonzalo Pizarro au Pérou. Martinez de Irala arriva au bout de son soulèvement, puisqu'il fit arrêter le gouverneur Cabeza de Vaca, et le renvoya en Espagne, l'accablant de lourdes charges.
Cabeza de Vaca ne fut jugé qu'en 1551, et condamné par le Conseil des Indes, à être déporté à Oran. Mais l'année suivante, le 23 août 1552, il fut reconnu innocent. Huit ans s'étaient écoulés, Cabeza de Vaca résigné, s'était consolé en écrivant sa seconde chronique, sur son séjour au Rio de la Plata. En 1555, à Valladolid, il publia les deux textes, sous le titre Naufragios y Commentarios.
Il mourut en 1558, à l'âge de 51 ans.
Naufragios (es)