Pedro de Cieza de Léon est né à Llerena, Province de Badajos, en Estrémadure, vers 1518, d'une famille de conversos, enrichis dans le commerce. Il reçut une excellente éducation. En 1535, à l'âge de 17 ans, il s'embarque pour les Indes, où sa famille avait probablement déjà des relations.
Il arriva à Carthagène (actuelle Colombie), et participa très tôt à plusieurs expéditions, probablement comme page d'un conquistador. Avec Pedro de Heredia, il participa à la découverte des fameuses tombes de Cenu d'où furent extraites des quantités impressionnantes d'objets en or. Puis, avec Alonso de Cáceres, il participa à l'expédition menée pour soumettre les indiens du Golfe d'Uruba. Avec Juan de Vadillo, en 1537, il participe à la pénétration vers l'intérieur, jusqu'à la ville de Cali. Avec Lorenzo de Lardana, il s'occupe de la pactification de la région de Cauca, puis passe, en 1540, sous les ordres de Jorge Robledo.
L'expédition fonde plusieurs villes dans les provinces d'Anserma et de Cartago, au sud de la Colombie actuelle, mais dans les terres déjà conquises par Sébastian de Benalcázar. Le litige entre Robledo et Benalcazar sur la délimitation de leurs juridictions respectives se terminera le 5 octobre 1546, par la décapitation de Robledo et de plusieurs de ses capitaines, ordonnée par Benalcazar.
Cieza s'enfuit et se joint aux troupes du président de l'Audiencia de Lima, Pedro de la Gasca, nommé à ce poste par Charles Quint pour rétablir la paix au Pérou, plongé depuis 10 ans dans la guerre civile.
Comme cavalier, sous les ordres de Francisco Hernández Girón, il rejoint les troupes de Benalcazar appelé en renfort par La Gasca, et entre au Pérou pour soumettre Gonzalo Pizarro. Ce dernier est vaincu près de Cusco, à la bataille de Jaquijahuana.
Cieza devient alors le secrétaire de La Gasca, et, à ce titre, visite tout le Pérou, et surtout, a l'accès à toutes les archives. Ses observations et les documents qu'il peut consulter seront la matière d'une oeuvre qui feront dire de lui qu'il est le 'principe de los cronistas'.
La Cronica del Perú, est un travail élaboré par Cieza de Léon, et dont il annonce le plan dès la première partie. L'oeuvre est divisée en quatre parties : La première, la seule publiée de son vivant, intitulée à tort, la Cronica del Perú, decrit les régions traversées, ses aventures et ses observations.
La seconde partie nommée 'Del señorio de los Incas' nous informe sur la civilisation Inca d'avant la conquête.
La troisième partie, intitulée 'Del descubrimiento y conquista deste reino del Perú', traite des événements détaillés de la conquête proprement dite, jusqu'au début de la guerre civile.
La quatrième partie, intitulée 'Las guerras civiles del Perú', relate les épisodes mouvementés survenus jusqu'en 1548.
Cieza de LLéon rentra en Espagne en 1551. Il mourut à Séville en juillet 1554, à 36 ans. De son vivant, seule la Première Partie avait été publiée. Dans son testament il léguait les manuscrits de la Deuxième et de la Troisième parties au Père Barttolomé de Las Casas, dont il se sentait proche qaant aux considérations sur le traitement fait aux Indiens. 'Yten mando que otro libro que yo escrevi que contiene la cronica de los yngas y lo del descubrimiento y conquista del peru que si alguno de mis albaseas lo quisiere ynprimir que lo tome goce del y del provecho de la ynprenta y sino lo quisieren mando que lo enbien al obispo de chiapa a la corte y se lo den con el dicho cargo de que lo ynprima'.
Il demandait que la quatrième partie sur les Guerres Civiles ne soit pas publiée avant 'un peu de temps', pour ne causer 'aucun scandale'.
Les manuscrits passèrent au Conseil des Indes puis à la Bibliothèque de l'Escurial, où ils firent l'objet d'un véritable pillage de la part d'Antonio de Herrera, qui les reprit presque in extenso dans son Historia de los hechos de los Castellanos, sans jamais même citer leur auteur. Les manuscrits ne furent retrouvés qu'à la fin du XIXème siècle, et même au milieu du XXème, dispersés entre plusieurs bibliothèques du monde entier. La Bibliothèque du Vatican possède un de ces manuscrits ayant fait partie de la collection de la Reine de Suède...
Manuel Ballesteros Gaibrois dit de Cieza de Léon qu'il est 'l'un des auteurs les plus singuliers, féconds, intelligents, observateurs, infatigables et prolifiques'.
Et Carmelo Sáenz de Santa Maria : ' Cieza de Léon n'est pas un simple narrateur des faits d'histoire ; Cieza de Léon est un chanteur. Il chante la grandeur des Espagnols qui marchèrent sur les sentiers du bord de la mer pour tendre vers les sommets des Andes. Il chante l'élévation civique, religieuse et militaire de l'empire des Incas'.
Ci-dessous se trouvent des liens sur sa bibliographie qui contenant des liens en vue de la consultation sur le site de la Biblioteca Virtual Miguel de Cervantès :
Première Partie de la Cronica del Peru