Gonzalo Guerrero, né vers 1470 à Palos en Andalousie, vint aux Indes en 1510 avec Diego de Nicuesa, pour participer à la conquête du Veragua, région à l'ouest du golfe d'Uraba. Il assista aux rivalités entre Ojeda et Nicuesa, et à l'arrivée de Nuñez de Balboa.
Il partit du Darién le 15 août 1511 avec le bateau commandé par Juan de Valdivia, capitaine de Balboa, pour Hispaniola. Le bateau fut pris dans une tempête au large de la Jamaïque. Quelques survivants (15 hommes et 2 femmes), dérivèrent dans une chaloupe, jusqu'au Yucatan. Faits prisonniers, ils furent tous sacrifiés aux idoles, sauf Jerónimo de Aguilar et Gonzalo Guerrero. Aguilar fut récupéré 8 ans après, par les Espafnols en 1519, lors de l'expédition de Cortés et devint l'un des interprètes de la conquête.
Guerrero, pendant ces 8 années, fut d'abord esclave de plusieurs caciques successivement. Il les aida dans les guerres tribales que chacun menait, formant les guerriers à certaines techniques européennes. Il gagna sa liberté après avoir sauvé le cacique Balam de l'attaque d'un crocodile. Il épousa une princesse maya, et vécut comme eux, avec les indigènes.
En 1519, contrairement à Aguilar, il refusa l'offre de Cortés de rejoindre les Espagnols. Il organisa au contraire, la résistance des Mayas, et, après avoir participé à de nombreux combats contre les Espagnols, jusqu'à sa mort, le 14 août 1536, au Honduras, lors d'une bataille entre les troupes de Lorenzo de Godoy et celles du cacique Ciçumba.
Longtemps considéré comme un traitre, il devint un héros après l'indépendance du Mexique. Aujourd'hui on l'honore comme le père du métissage.
