Lucas Martínez (puis Martínez Vegaso), originaire de Trujillo en Estramadure, était né vers 1510. Passé au Pérou avec les Pizarro en 1530, il participa à la conquête du Pérou et à la bataille de Cajamarca comme Homme à pied. Il perçut, lors de la répartition de la rançon de l'Inca Atahualpa, 3/4 de part d'or et d'argent, soit 3330 pesos d'or et 135 6/8 marcs d'argent.
Proche du clan des Pizarro, il reçut une encomienda à Cusco. Il fut regidor de la ville en 1537.
En 1539, son encomienda lui fut reprise et il en reçut une en échange, beaucoup plus vaste, dépendant d'Arequipa, comportant tout le nord du Chili, la région d'Arica, et de Taracapa (Iquique) où se trouvaient les mines d'argent de Huantajaya. Il y fit une fortune considérable, grâce à la situation de ces encomiendas et à ses talents de commerçant. La situation portuaire d'Arica lui permit de développer des opérations commerciales florissantes.
Lors de la guerre civile, cette situation lui permit d'échapper par la mer aux hommes de Diego de Almagro et de rejoindre Pizarro à Lima. Il prit parti pour Gonzalo Pizarro lors de la rébellion de ce dernier, et fut nommé Lieutenant-Gouverneur à Arequipa. En juin 1547, il fut arrêté par les forces loyalistes, se joignit à elles jusqu'à la bataille de Huarina qui vit la victoire des pizarristes. Fait prisonnier, il changea encore de camp, et combattit avec Gonzalo Pizarro, jusqu'à la bataille finale de Jaquijahuana.
Condamné à l'exil, il perdit toutes ses encomiendas, et la moitié de ses biens fut confisquée. Il fit appel de la sentence et obtint gain de cause en mars 1550. Il ne recouvra pas son encomienda qui avait été attribuée à son ami Jerónimo de Villejas, et vécut pauvrement à Arequipa.
Mais en 1555, Villejas mourut sans laisser d'héritiers, et grâce à une action auprès du Gouverneur Cañete, Lucas Martínez récupéra tous ses biens. En 1560, il était alcalde d'Arequipa.
Il mourut le 21 avril 1567, dix jours après son mariage.
A la fin de sa vie, il restitua aux communautés indigènes la valeur exacte des sommes qu'il avait reçues après Cajamarca, Jauja et Cusco, non corrigée de l'inflation et diminuée des autres sommes qu'il avait pu donner au titre de ses oeuvres de charité.
