Lope de Aguirre était né vers 1508 à Oñate au Pays Basque espagnol. Dans sa jeunesse, il fut dresseur de chevaux à Séville. En 1534, il s'embarqua pour les Indes, dans une expédition menée par Pedro de Heredia, gouverneur en Terre Ferme. Il passe au Pérou vers 1536, où il est à Cusco, comme dresseur de chevaux.
Il participe à la guerre civile dans les rangs royalistes. Après avoir participé avec Melchor Verdugo, au coup de main pour libérer le vice roi, Blasco Núñez Vela, détenu par les pizarristes, il participe avec ce dernier aux batailles contre Gonzalo Pizarro.
En 1551, il est à Potosi, et sa violence et sa cruauté, le font condamner au fouet par le juge Francisco de Esquivel. Aguirre poursuivra le juge incessament, de ville en ville. Il participe en 1554 à la bataille de Chuquinga, aux côtés d'Alonso de Alvarado contre Hernández Girón. Il y sera blessé et gardera jusqu'à la mort une claudication de la jambre droite. C'est un homme instable et violent, déjà surnommé el loco, aussi pauvre qu'à son arrivée d'Espagne, 15 ans auparavant.
Il s'enrôle en 1559, dans la troupe levée par Pedro de Ursúa, pour une expédition à la recherche du légendaire El Dorado, ce cacique qui se couvrait de poudre d'or. L'expédition explore les rives de l'Amazone et de ses affluents, et se termine en fiasco. Ursua ne trouve ni El Dorado, ni riches cités d'aucune sorte. Seules les tribus hostiles accueillent les conquistadors de leurs flèches empoisonnées. Aguirre prend la tête d'une bande de mutins, assassine Pedro de Ursua et le remplace à la tête de l'expédition par Hernando de Guzmán. Celui-ci est également assassiné par Aguirre, qui se fait alors désigner comme chef de l'expédition. Il sombre dans la paranoïa. Il se proclame Prince du Pérou, de la Terre Ferme et du Chili, et conçoit le projet d'atteindre Panama par l'Atlantique, d'en prendre possession et de passer ensuite au Pérou pour y revendiquer son Empire.
Il atteint l'Atlantique par l'Orénoque, puis arrive à l'île de Margarita, où il fait pendre le gouverneur et 50 colons espagnols y compris des femmes. Il tue aussi le chapelain de l'expédition. Il sème la terreur sur les côtes du Venezuela.
En juillet 1561, il écrit au Roi d'Espagne Philippe II, expliquant les raisons de sa déclaration d'indépendance. A Barquisimeto, au Venezuela, il est mis en déroute par les forces espagnoles. Il tue alors sa propre fille Elvira. Ses hommes désertent. Il est capturé et mis à mort, le 27 octobre 1561. Son corps, mis en quartiers, sera dispersé dans les différents villages de la côte du Venezuela, la tête à Tocuyo, la main droite à Merida, la main gauche à Valencia.
Cette histoire fait l'objet de plusieurs chroniques dont les auteurs sont : Gonzalo de Zuñiga, Toribio de Ortiguera, Pedro de Monguia, Custodio Hernández, Francisco Vázquez, Pedrarias de Almesto, et un anonyme. Toutes ces chroniques ont été rassemblées et publiées dans un même volume, par Elena Mampel González et Neus Escandell Tur, aux Editions de l'Université de Barcelone en 1981.
Lettre de Lope de Aguirre au Roi d'Espagne Philippe II. (fr)
Carta de Lope de Aguirre al Rey Felipe II. (es).
